Tuesday, March 31, 2009

no relation

Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche. Michel Audiard

nouvel acte / la suite , toujours la suite

Depuis , concert à Amiens , festival de Jazz, nous avons passé l'après midi à nous caler d'un point de vue technique et surtout à remodeler le répertoire , j'avais , après écoute et analyse des enregistrements , collectage des commentaires de quelques proches, de ceux des musiciens aussi , remodelé une set list mais également allégé certains arrangements , cherché plus de niches pour que les musiciens s'expriment pour que les voix trouvent leur place , il y a un peu d'air à trouver dans ce programme et aussi un son de groupe qui instantanément a pris forme lors de la mise en place de "Around Robert Wyatt " , et qui dans ce Brodway in Satin prendra plus de temps à trouver une couleur personnelle , cela dit , avec cette équipe , les choses vont très vite , dès le concert d'Amiens, les choses ont changé , chacun a pris des libertés et j'ai tout fait durant l'après midi pour nous allions dans ce sens …Voilà , donc , après une grosse frayeur , le cours des choses va vers le soleil … Et la confiance retrouve ses droits …
De son côté le Wyatt existe , les promos sont fabriqués et les retours sont pour le moment unanimement enthousiastes , ce disque fut une aventure, il semble que tout cela s'entende, la connivence entre Artaud et moi durant toute l'élaboration des arrangements les rencontres avec les chanteurs , le temps passé à répéter avec l'orchestre et Vincent Artaud à la Dynamo de Banlieues Bleues , le studio et les retours très gratifiants des artistes qui ont donné leurs voix à la science et nous ont fait confiance …Un message de Daniel Darc qui dit se découvrir sous un autre jour , Irène Jacob , Yaël Naïm , et tous les autres …Et Wyatt aussi ,les discussions au téléphone , quel personnage , ses lettres aussi ornées de dessins, de timbres Darwiniens , de messages politiques , de poésie …Une partie de tout cela figurera sur le livret du double album, déjà parti chez l'imprimeur et bientôt dans les bacs, comme on dit , et surtout entre vos oreilles …
Voilà , mille autres choses à dire , je suis en train de terminer le découpage de Carmen , le film muet de Cecil B de Mille que nous allons mettre en musique à l'Opéra comique le 26 Juin , ce sont les musiciens qui écrivent cette fois , cinq minutes de musique chacun , charge à myself de donner une cohérence à ce zapping entre les cultures, de trouver sa place à Benoît Delbecq qui sera ici le trublion et à Sandoval , ce grand chanteur d'une Espagne bien à lui …Le film est à la fois naïf et assez subversif , il nous montre aussi quel point les choses ont changé depuis ce début du siècle dernier , et à quel point , tout aussi est pareil …Une belle matière pour filer où nous voudrons, la trame narrative est suffisamment légère pour que la musique prenne naturellement une place de choix .
Des aventures,des aventures

Wednesday, March 18, 2009

Giving Birth (of the Cool ?)

Bon , voilà , entre mille autres choses dont il faudrait que l'on cause , comme la disparition d'un grand bonhomme qui racontait des histoires un peu bizarres dans un français qui ne ressemblait à personne et avec une voix qui portait cela très loin , déjà cent fois canonisé , mais on est heureux que ce fût lui.La grandeur de Robert Wyatt, de ses petits dessins, de ses références au jazz des années 30, de son goût de la formule, des conversations téléphoniques délicieusement surréalistes ...
Bon , voilà , disais-je que l'Orchestre National avance sur tous les fronts , à découvert , sans couverture et en première ligne , tout est neuf, les musiciens , les projets , leur mise en scène , en sons , la couleur de 1x 10 talents , leur place à trouver , la connivence avec les arrangeurs, Vincent Artaud (Around Robert Wyatt) et Alban Darche pour (Broadway in Satin )
Premier concert (baptême à Radio France ) Studio 105 , après une grande semaine de répétition chez son cousin le 103 , dans un décor incroyable , une atmosphère moscovite totalement enivrante ...
La musique est difficile , il va falloir du temps pour se l'approprier, qui prendra sur le temps de la réflexion ,de la production ,du son de groupe , de la place de chacun dans ce grand bazar plein de couleurs …
1er mars 2009
Le concert au 105
Je me sens comme un entraîneur sportif , mon équipe va entrer sur le terrain sans moi ,après ces heures passées ensemble dans l'intimité , voici la lumière , le son , le public ...Je n'entends que les défauts , me laisse porter par moments , émouvoir par chacun des musiciens, des chanteurs, prends des notes pour la suite ...Tel passage trop long , l'interaction entre les voix et l'orchestre , les différents plans de lecture, voix mélodies , contrepoints, acoustique , électronique , sons naturels, sons traités, tout cela nécessite quelques heures de vol , mais force est de reconnaître que de mon perchoir de coach qui aurait bien rallumé quelques Camels sans filtre pour l'occasion, le paysage est prometteur , l'orchestre qui s'autodirige a encore un peu le nez dans le guidon mais beaucoup de choses porteuses d'avenir viennent à mes oreilles de grincheux ...
Une semaine plus tard , j'arrive les bras chargés de notes pour chacun , on se réunit, j'ai longuement étudié l'enregistrement ( assez remarquable, bravo les oreilles des hommes de radio France ) du 105 , il y beaucoup à dire ... L'installation est complexe et chaotique , la balance , une fois les problèmes d'ordinateurs , de peau de grosse caisse montée à l'envers et de petites choses de rien qui font et défont la vie de musicien -mais qui multiplié par un certain nombre peut parfois faire beaucoup- est réduite à peau de chagrin , je m'inquiète ...Une balance de groupe qui durera finalement un demi morceau , des retours difficiles et un son de façade qui brouille copieusement les pistes , avorte les voix , ne trouvera pas son équilibre dans la complexité des niveaux de lecture que j'évoquais plus haut , voilà mes douze camarades au front alors que pleuvent les balles …Gilles et Boris , les hommes de son qui courent à droite à gauche , aux aguets des demandes cherchant dans chaque recoin des solutions d'étanchéité, pendant ce temps je finis de ronger ce qui furent un jour mes ongles de jeune guitariste ...Après une première partie poétique et profonde offerte par un Marc Ribot absorbé par un monde intérieur riche , nous voilà en faillite , glissant sur les peaux de bananes de notre jeunesse , de notre verdeur , de la hauteur de nos ambitions aussi ...Ce projet , je le sais a de beaux jours devant lui mais il a aussi maintenant un passé , celui du 1er et du 7 mars, qui déjà divise les opinions , mais nous partons tout neuf , une nouvelle équipe , trois nouveaux projets pour la belle 2009, il faudra un peu de compréhension et de patience peut-être pour que les choses trouvent leur place sur scène sur ce Broadway in Satin, et aussi de la rigueur dans la mise en place technique qui ne peut rien laisser au hasard , un orchestre rodé résiste à tout , ici , il faut se poser , prendre le temps de s'harmoniser , je sais que c'est pour demain.J'écoute Around Robert Wyatt qui est sorti hier du four et je sais que Là est le son de groupe , il faut lui trouver sa place dans chacun des projets .Broadway In Satin , déjà est entièrement repensé ,dégraissé, il s'en va prendre ses marques au fil des jours ,dans le futur que l'on offre aux enfants qui naissent .
Et pendant ce temps dans mon casque , le merveilleux Gene kelly chante
"It's very clear , our love is here to stay "